Ce samedi 03 juin, c’est sous un soleil radieux que CaP Democratie a organisé pour la 3e fois (la première fois sous ce nom) des assemblées populaires en face du parlement wallon. Comme les fois précédentes, l’objectif était de se rassembler pour revendiquer la nécessité d’institutionnaliser une assemblée citoyenne permanente au niveau wallon.

Contexte

Cette action fait suite au dépôt de plus de 3000 signatures de notre pétition demandant au Parlement Wallon d’organiser une commission délibérative visant à discuter de l’opportunité de créer une telle institution permanente en Région Wallonne en s’inspirant largement du “Dialogue citoyen permanent en Communauté germanophone”, alors que nous attendons encore une réponse du Parlement qui se réserve le droit de refuser. Nous avions donc le triple objectif de médiatiser notre demande afin de rendre plus difficile aux élu·es de refuser de donner une suite favorable, de nous reconnecter à notre base militante “de terrain”, et de profiter de l’intelligence collective et de ce “réseautage” pour renforcer notre mouvement.

Déroulement

Cette fois, c’est sur le NID, un espace qui, selon la ville “met les citoyens au cœur du débat autour de l’avenir de Namur et questionne le rôle des villes face aux enjeux actuels et futurs”, que nous nous sommes rassemblé·es, sous un soleil radieux.

Après avoir tâté le terrain quant à différentes questions à délibérer ensemble, et au vu du nombre de participant·es, nous avons décidé de diviser le groupe en deux assemblées populaires. Les deux thèmes retenus furent “comment s’assurer du suivi des recommandations émises par les assemblées citoyennes ?” et “quelles sont les conditions pour une assemblée citoyenne qui fonctionne ?”.

Nous avons ensuite partagé ces réflexions au sein d’une assemblée unique.

Bilan

Nous avons pu compter sur la présence d’une cinquantaine de citoyen·nes pour ces assemblées. Certains étaient membres d’autres associations soutenant CaP Democratie, d’autres non. Étant donné les nombreux événements simultanés (dont un organisé par “occupons le terrain”) et le peu de temps sur lequel l’organisation s’est déroulée (moins d’un mois), on peut dire que l’action est un succès !

Ce fut l’occasion de réseauter, de nous faire connaître auprès de nouvelles personnes, d’affiner notre organisation. Nous avons aussi pu occuper l’espace prévu grâce à une négociation ouverte et cordiale avec la police, et ainsi démontrer qu’un rassemblement citoyen dans un espace public de ce type ne devrait pas être subordonné à l’autorisation du bourgmestre, en particulier s’il ne trouble pas l’ordre public.

Nous allons donc plancher sur la prochaine assemblée, peut-être en septembre, et, nous l’espérons, après la mise en place d’une commission délibérative mixte à la hauteur de nos attentes. A suivre donc, et merci à tous ceux et celles qui nous soutiennent !

Notes des assemblées

1) COMMENT S’ASSURER DU SUIVI DES RECOMMANDATIONS ?

Modèle d’Eupen – un des rôles du Conseil Citoyen Permanent est d’assurer le suivi des recommandations retenues par le Parlement puis leur mise en application par le Gouvernement. Les élus du parlement germanophone sont tenus de répondre aux recommandations.

Exemple tiré de l’expérience d’une Assemblée citoyenne d’Eupen sur le thème de la santé : 9 recommandations sur 15 ont été mises en place.

Adapter la Constitution pour que les recommandations deviennent des recommandations contraignantes. Mais c’est un processus très lent et prend plusieurs années et s’étale sur plusieurs législatives

Sénat citoyen hybride, fonction exécutive, composé entre autres de citoyens pour le suivi des recommandations.

– Assortir les recommandations de paramètres de gestion tels qu’une date butoir pour l’application.

2) QUELLES SONT LES CONDITIONS POUR UNE ASSEMBLÉE CITOYENNE QUI FONCTIONNE ?

– Définir l’objectif concret que l’on vise, en faire le suivi

– Pour optimiser le taux de participation il faut penser aux tâches de « care » envers les participant·es (garderie, espaces conviviaux, traduction, accompagnement pour rassurer, …)

– Travailler en groupe mixte (avec des « politiques ») pourrait donner de la légitimité. Ils sont élus (normalement) démocratiquement. Ils doivent assumer leurs responsabilités.

Congé citoyen comme pour les jurés, afin de ne pas restreindre l’organisation des assemblées aux weekends (vie de famille des élu·es, des experts, des citoyen·nes tiré·es au sort, des fonctionnaires du parlement, …), ce qui permet aussi d’en organiser plus sur une même année.

– Veiller à ne pas exclure les personnes du CPAS ou touchant des allocations de chômage : doit être considéré comme un travail qui empêche la recherche d’emploi ces jours là

– Changement dans la façon dont les médias traitent les sujets politiques pour permettre un traitement moins partisan/clivant des débats, et donner plus de place aux processus délibératifs

– Permettre des sessions en ligne pour faciliter la participation si c’est à l’échelle wallonne

– Faire suivre les recommandations des assemblées de référendum pour élargir leur assise démocratique

– Tirage au sort en veillant à l’inclusivité.

Pas de citoyens volontaires (hors tirage au sort) dans les Assemblées car risque de prise de pouvoir par des groupes organisés, intérêts privés,…

– Les citoyens choisissent les experts et travaillent avec eux.

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