La mise sur pied d’une Assemblée citoyenne permanente par tirage au sort comparable à celle qui existe en Communauté germanophone comblerait une énorme lacune de notre système démocratique.

Une situation désespérante.

En quelques mois, les Wallons auront connu un triple scandale démocratique lié aux institutions qui régissent notre région: Parlements wallon, fédéral et européen.

La méfiance des citoyens à l’égard de nos dirigeants devient intenable pour permettre un fonctionnement démocratique correct.

Un sondage publié dans « Le Soir » du 3 avril montre que 70% des personnes interrogées se disent méfiantes voire dégoûtées par la mal Gouvernance.

Quelles solutions ?

Et pourtant, des initiatives existent pour tenter d’améliorer le fonctionnement de nos institutions :

-En octobre 2020, le Parlement wallon a modifié son règlement en y introduisant l’article 130 BIS pour permettre l’instauration de Commissions délibératives mixtes composées de 30 citoyens tirés au sort et 10 élus. L’objectif est de débattre d’un thème précis et adresser des recommandations au Parlement.

-Depuis quelques mois seulement, cet article est d’application. Le Collectif CaP Démocratie l’a utilisé pour introduire une pétition signée par plus de de 2000 personnes suggérant l’instauration en Wallonie d’une Assemblée citoyenne permanente par tirage au sort comparable à celle qui existe en Communauté germanophone de Belgique.

Pourquoi le tirage au sort ?

Ce dispositif comble une énorme lacune de notre système démocratique. En effet, est-il normal que pendant cinq ans, entre deux élections régionales, les citoyens ne disposent pratiquement d’aucun moyen collectif institutionalisé pour faire entendre leur voix ? En communauté germanophone c’est désormais possible, cette assemblée citoyenne permanente a le pouvoir d’adresser des recommandations au Parlement élu.

Un fondement de la Démocratie, c’est le mode de représentation des citoyens. Avec 4 millions de Wallons, il est évidemment impossible de concevoir une assemblée de 4 millions de personnes. Dès lors se pose la question de la représentation des citoyens.

S’il est bien un droit légitime en démocratie, ce devrait être celui du citoyen de décider lui même de son mode de représentation.

Ce que CaP Démocratie revendique c’est l’instauration d’une deuxième assemblée permanente par tirage au sort qui, sur bien des sujets aura un avis différent de celui du Parlement élu. Le cas échéant, il s’agirait d’une innovation et d’une avancée démocratique considérable. Elle aura un retentissement international. En effet, il faut savoir qu’actuellement, des gens du monde entier (responsables politiques, universitaires,…) se rendent régulièrement à Eupen pour comprendre le fonctionnement du dispositif germanophone, unique au monde.

Une opportunité à saisir, il y a une urgence démocratique.

Dans les colonnes du journal « Le Soir », Monsieur André FREDERIC, le nouveau Président du Parlement wallon a déclaré vouloir mettre en place une première Commission délibérative avant l’été.

Quelle sera la réponse du Parlement wallon à la suggestion de CaP Démocratie ? Sera-t-elle positive ?

Un vote négatif serait une occasion manquée par nos dirigeants de montrer une volonté d’ouverture vers la société civile, motivant ainsi les citoyens à s’impliquer dans la gestion de la « Cité Wallonie ». Ce vote serait interprété comme une nouvelle preuve d’un conservatisme protecteur d’un système en train de sombrer, incapable de se remettre en question au bénéfice des citoyens.

La meilleure façon de protéger la Démocratie, c’est de l’améliorer. Il faut essayer !

Cette carte blanche a été publiée dans le journal Le Soir